Le miroir aux vampires
de Fabien Clavel
Editions Baam
Sortie le 1er juin 2011
Format broché / pages xx / 13€
Présentation de l'éditeur :
Pour son année de Terminale, Léa entre à l’internat du lycée de Compiègne. Sa coturne est une jeune hongroise étrange et ténébreuse, qui semble avoir du mal à s’intégrer. Leur solitude finit par les rapprocher, en particulier lorsque des événements étranges surviennent au lycée. Et si l’incendie qui a ravagé le foyer, le suicide de l’un de leurs camarades de classe et les décisions étranges prises par la direction n’étaient pas uniquement dues au hasard ?
Avis d'Asmodée
Léa Cirois commence son année de terminale en internat au lycée Augustin-Thierry. Tout d'abord confrontée aux préoccupations propres à une jeune fille de son âge, Léa va peu à peu prendre conscience des mystères qui entourent l'établissement scolaire. Écartelée entre ses complexes et les efforts qu'elle fournit pour obtenir les félicitations de fin d'année, la jeune lycéenne découvre que le miroir accroché au mur de sa chambre possède des propriétés bien curieuses. L'objet attire la convoitise de vampires. Ces derniers, de retour d'un long exil, cherchent à étendre leur influence parmi les humains.
Le miroir aux vampires est ce qu'on peut appeler une friandise à lire. Située dans la région Compiégnoise, cette histoire de buveurs de sang représente l'une des plus attachantes qu'il m'a été donné de lire dernièrement. Un coup de cœur justifié par son héroïne Léa, qui contraste en forces et faiblesses. L'auteur brosse le portrait d'une jeune fille bosseuse, croyant en une certaine justice, qui a tendance à se sous-estimer mais parvient néanmoins à protéger les autres. Second point fort : l'écriture de Fabien Clavel est immersive. Accessible et efficace, il entraîne ses lecteurs dans une intrigue qui gagne en épaisseur au fil des chapitres. La tension qui rythme les aventures de Léa et de Nòra, la jeune hongroise qui partage sa chambre en internat, tient en haleine jusqu'à la dernière page.
Raconté à la première personne, le suspense ainsi développé pose nombre de questions, nous amène sur de fausses pistes, nous fait réfléchir également, le tout dans une ambiance à l’oppression croissante. Les apparences sont souvent trompeuses dans ce premier tome. Le décor du roman se plante dans l'univers clos d'un lycée, avec pour occupants profs et élèves. Les personnages croisés sont intéressants, inquiétants pour certains, et le récit se veut très vivant par ses thèmes et dialogues. Car malgré le ton jeune de l'œuvre, celle-ci n'en reste pas moins intelligente, adulte par bien des côtés : racisme, premiers émois sexuels, difficultés qui peuvent jalonner le quotidien d'une adolescente… Le miroir aux vampires reflète la réalité de notre époque et incite à une subtile réflexion.
Les méchants auxquels fait face Léa constitue une menace insidieuse, mais les êtres humains savent tout autant se rendre méprisables par leur lâcheté. L'héroïne va rencontrer parmi ses semblables des ennemis qui lui mettront des bâtons dans les roues, mais également des alliés… et peut-être même se dessineront des sentiments nouveaux pour elle.
Le miroir aux vampires se dévore avec facilité. Différentes versions du mythe vampirique se croisent pour livrer un univers surprenant où fantastique et suspense font bon ménage. Il est difficile de ne pas succomber au charme concis de la plume de Fabien Clavel et du destin de son héroïne. Car en parlant de destiné, il est aussi question de cela dans le roman. À signaler que la suite vient justement de paraître, toujours aux éditions Baam.
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