Cœurs de rouille
de Justine Niogret
Éditions Le Pré aux Clercs
Collection Pandore
Collection Pandore
Sortie le 12 septembre 2013
Format broché / 272 pages / 16 €
Présentation de l'éditeur :
La cité du ciel est en plein déclin. Les robots, jadis fidèles serviteurs, régressent jusqu’à devenir des machines stupides ou de terrifiants prédateurs. Saxe est un artiste qui survit en travaillant sur les golems actionnés par magie. Dresde est une jolie automate qui n’a connu que le luxe avant que son maître l’abandonne. Tout les sépare, et pourtant ils vont partager un rêve commun : s’enfuir de la forteresse volante. Traqués par un tueur mécanique qui écorche les humains pour voler leur peau, ils se lancent dans une course peut-être sans espoir : retrouver la mythique porte ouvrant sur la liberté. Un roman de Steam Fantasy, inspiré par le meilleur du manga (Fullmetal Alchemist) aussi bien que par les chefs-d’oeuvre classiques (Metropolis), où l’action et la poésie font la part belle à l’angoisse…
Avis de Cassiopée :
C'est la deuxième fois que je lis un roman de la collection Pandore des éditions Le pré aux clercs et, une fois de plus, le résumé du livre est du n'importe quoi... J'ai été extrêmement déçue, entre les spoilers et les informations erronées, on ne sait plus où donner de la tête. J'ai eu de la chance, ayant lu le résumé en diagonale, j'ai eu les informations au cours de ma lecture et ça a donné tout le charme au livre. Je vais donc prendre le parti de refaire un résumé et partir de celui-ci pour développer ma chronique.
Autrefois fleurissante de technologie, la cité est sur son déclin. La faune et la flore sont du passé, elles ont été remplacées par des machines, si identiques aux vraies mais aussi terriblement dissemblables. Rien n'est naturel, rien n'est réel, même le vent et le soleil sont artificiels. Les agolems, des robots "domestiques", sans esprits et simplets, côtoient les humains, les aident dans leur vie quotidienne.
C'est ainsi que Saxe, apprenti dans la dernière et usine d'agolems, témoin de ce déclin, fatigué de cette vie et voyant qu'aucun avenir ne se dessine devant lui, décide de tout abandonner. Cette fuite va l'entraîner dans l'ancien quartier des artistes, un quartier totalement abandonné où vivaient jadis les plus grands créateurs de golems (ancêtres des agolems) de sa cité. C'est dans cet endroit qu'il va faire plusieurs rencontres qui vont changer sa vie à jamais.
C'est le deuxième livre de Justine Niogret que je lis et j'ai une fois de plus été charmée par son écriture et son style. L'auteur nous plonge dans un monde où les humains sont les derniers êtres vivants existants et loin d'être une apogée, cet univers est plutôt l'apothéose de l'étiolement de tout un peuple. Par le biais de bribes d’histoires et de souvenirs racontés par Saxe et par Dresde, la golem dont il va faire la connaissance, on découvrira l'âge d'or de cette civilisation, une époque où l'ensemble des êtres vivants côtoyaient les machines dans une bonne harmonie.
Saxe et Dresde vont se mettre en quête de cette ancienne civilisation ensemble, humain et golem, liés tous deux par cette envie de liberté, cette envie d'autre chose. Ce désir va les pousser dans les étages inférieurs de la cité, des étages abandonnés ; au dernier palier, dit-on, se trouverait la sortie vers l'extérieur, cette porte scellée et abandonnée.
C'est cette aspiration profonde de retrouver ce qui a été perdu qui est la cause de cet enchaînement d'événements et qui va mener nos héros dans les tréfonds de la cité.
Les protagonistes ont cette envie de chercher dans le passé, dans ces étages inférieurs, une vie peut-être pas meilleure mais en tout cas différente de celle qu'ils ont actuellement et pour cela, ils doivent descendre dans le temps. Chaque étage porte les stigmates de ce peuple, qui à chaque fois qu'il est passé au niveau supérieur a abandonné un peu plus de son humanité et de sa vie. Et dans le même temps, qui tiennent le discours qu'il ne faut pas s'attacher au passé, que les choses déjà vécues ne sont pas meilleures que celles que l'on vit aujourd'hui, elles sont simplement différentes. Le passé est révolu, le présent est à nous et le futur se construit.
Ce livre fait énormément réfléchir, il traite de nombreux sujets mais surtout des conséquences de l'évolution du monde et de tout ce que, paradoxalement, on perd en obtenant de nouvelles choses...
Les personnages sont très intéressants et très bien construits. On se sentira très mal à l'aise au début où apparaît Pue-la-viande. Et on s'attachera énormément à Dresde, la golem qui perd petit à petit sa mémoire. Cette golem qui est humanisée au travers de Saxe qui la voit plus comme une compagne que comme un robot. Il recherche désespérément à travers ses gestes et ses réactions une preuve d'humanité, une preuve qu'elle n'est pas qu'un amas de fils et de circuits, mais bien quelque chose de plus. Le lecteur s’identifiera à Saxe, le seul être humain présent et témoin de cette cité, et c'est avec lui et ses réactions que nous allons plonger dans cet univers futuriste.
La fin (pourvu que l'on ait pas lu le résumé...) est terrible et très prenante. Les dernières pages défilent. Le lecteur est happé par tous les événements qui se précipitent mais sera aussi poussé par la volonté de connaître la réponse à la question de cette fameuse porte qui mènerait vers cet extérieur.
En conclusion, Cœurs de rouille est une dystopie très intéressante autant par son histoire que par ses axes de réflexion. L'écriture est très agréable, l'auteur nous entraîne dans monde terrible qui ne suscite qu'une envie : fuir !
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