Thoughtless,
Tome 1 : Indécise
de S.C. Stephens
Éditions J'ai lu
Réédition le 13 mai 2015
Format poche / 8,50 €
Présentation de l'éditeur :
Depuis près de deux ans, Kiera vit une relation amoureuse paisible avec Denny, petit ami attentionné, tendre et dévoué. Une vie de couple parfaite s’annonce. Mais rien n’est jamais si simple en amour…
Lorsque Denny obtient le job de ses rêves, Kiera le suit à l’autre bout du pays et poursuit ses études. Ils s’intallent alors en collocation avec Kellan, chanteur de rock et incorrigible tombeur. Kiera, serveuse dans le même bar que lui, est troublée par ses regards appuyés, au point que son gentil petit ami lui semble bien fade. Ce dernier, garçon studieux et courageux, ne manque pourtant pas de qualités.
Quand Denny annonce qu’il doit partir deux mois pour son travail, c’est Kellan qui console Kiera. Une amitié qui aide la jeune femme à supporter la solitude. Mais en une nuit, tout va basculer et aucun des trois n’en sortira indemne. Les hésitations de Kiara que l’on suit tout au long du roman la porteront d’un homme à l’autre entre amour, amitié et passion.
L'avis de Sophia :
Ce roman est basé intégralement sur un triangle amoureux, c'est annoncé d'entrée de jeu, on sait donc parfaitement à quoi s'attendre. L'histoire, que l'on apprécie ou pas le postulat de départ, est racontée d'une manière très intéressante, et force est d'avouer qu'on est vite pris dans l'intrigue et qu'il est difficile de reposer le roman une fois la lecture commencée. Cette addiction est surtout due à la présence de Kellan. Cet homme, en plus d'avoir un physique de rêve, est drôle et très attendrissant. On se prend rapidement d'affection pour lui, malgré ses défauts. C'est véritablement lui qui donne envie d'aller au bout de l'histoire.
Là où le bât blesse, c'est au niveau de Kiera. La jeune fille est immature, lâche et pénible. Elle est également frappée d'une forte incontinence verbale, puisque 99 % des mots qui sortent de sa bouche sont immédiatement ponctués d'un : « Mince, j'ai dit ça à voix haute ? » ou d'un « Zut, je ne voulais pas dire ça ! ». À petite dose, c'est amusant. Quand c'est à toutes les pages dans un roman qui en compte 630, c'est insupportable et cela finit par la faire paraître stupide. L'autre souci la concernant, c'est la manière dont elle vit l'histoire. Sans surprise, elle est coincée entre deux hommes, et hésite. Après tout, c'est le titre du roman et son sujet. Et on comprend parfaitement qu'elle puisse se sentir perdue, entre l'homme parfait qu'elle aime sincèrement, et le dieu du rock irrésistible qui lui chamboule les sens en moins de deux. Le problème n'est donc pas qu'elle hésite, mais qu'elle se comporte comme la pire des garces, sous couvert d'indécision. Qu'elle trompe son petit ami, on peut le comprendre et l'en excuser, car après tout on a choisi de lire un roman parlant de ça. Mais quand elle pique crise sur crise et se met, par sa lâcheté, à gâcher la vie de tout le monde, ça devient plus compliqué de la trouver sympathique. Kiera est odieuse. Elle jure un amour éternel à l'un, avant d'aller coucher avec l'autre en lui affirmant la même chose, suite à quoi elle retourne voir le premier en promettant qu'elle va quitter l'autre. Et ça se répète à l'infini sur 630 pages. Pour dire à quel point elle est détestable, elle n’hésite pas à tromper son homme juste à côté de lui. Et quand le pauvre Kellan lui fait remarquer que c'est mal, elle est vexée de se sentir rejetée. Indécise, oui, mais égocentrique et puérile encore plus.
Elle pourrit littéralement la vie de Denny qui refuse des opportunités en or pour elle, elle détruit méticuleusement Kellan qui a pourtant un passé assez triste, et elle embarque les gens autour d'elle dans ses mensonges. Alors oui, elle est perdue, mais l'auteur a vraiment tout gâché en faisant de son héroïne un personnage exécrable, même malgré elle, d'autant plus que Denny est adorable et ne mérite franchement pas ça. Il est pris pour un imbécile du début à la fin, ce qui complique encore la possibilité de s'attacher à Kiera.
Jusqu'au bout, on espère qu'elle va enfin réagir, faire quelque chose, avancer, prendre une décision, mais rien ne vient. Elle se laisse porter du début à la fin, et même quand elle semble résolue à faire un choix, qu'elle l'annonce et qu'on respire enfin, ce n'est que pour trahir sa promesse trois lignes plus loin et tout recommencer encore. L'héroïne n'évolue pas, jamais, quoi qu'il se passe. Même bousculée par son entourage, pointée du doigt sévèrement et dos au mur, à aucun moment on ne la sent mûrir ou changer. Elle pleure, s'excuse, puis continue comme avant, et ce, pratiquement jusqu'à la dernière page.
Il faut ajouter que le roman est beaucoup trop long. Les mêmes scènes se répètent sans cesse : café le matin dans la cuisine, journée dans le canapé à faire la sieste puis soirée au bar. Et rebelote le lendemain. Pendant 630 pages ! De même, et sans exagérer, il ne se passe jamais plus d'une page ou deux sans qu'un personnage pleure (ou au moins une petite larme qui coule sur la joue). Tout le monde pleure, tout le temps, pour tout et son contraire, ce qui donne l'impression que l'auteur ne sait pas exprimer autrement les émotions qu'en insistant sur les larmes ou le désir sexuel.
L'histoire traîne en longueur inutilement, ce qui rend plus insupportables encore les hésitations de Kiera. On pourrait diviser le nombre de pages par deux sans rien perdre à l'intrigue. Cela dessert énormément le personnage de Kiera, qui aurait sûrement paru plus sympathique dans une version écourtée.
Kiera et la longueur inutile du roman sont les deux grosses faiblesses de ce livre. C'est dommage, parce que l'histoire est prenante, les pages se tournent assez vite et on a vraiment envie de connaître le dénouement. Un roman intéressant qu'on dévore plus qu'on ne le lit, mais l'héroïne est si imbuvable qu'on n'est vraiment pas certain de vouloir lire la suite.
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