Les Délices de Tokyo
Prix des Lecteurs 2017
de Durian Sukegawa
Éditions Le Livre de Poche
Sortie le 3 mai 2017
Format poche / 224 pages / 6,90 €
Présentation de l'éditeur :
"Écoutez
la voix des haricots": tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux
doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges
qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté
d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au
lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache
un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant
Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.
Magnifiquement
adapté à l'écran par la cinéaste Naomi Kawase, primée à Cannes, le roman de
Durian Sukegawa est une ode à la cuisine et à la vie. Poignant, poétique,
sensuel : un régal.
L'avis de Vi :
Je ne sais pas comment aborder la chronique de ce roman tant il
m’a laissée songeuse. J’ai un avis mitigé, mais plus positif que négatif. C’est
particulier. L’histoire en elle-même n’est pas transcendante au point de nous
surprendre ; le rythme est même plutôt lent. On chemine tranquillement au fil
des pages, suivant la vie de Sentarô, le gérant d’un magasin de dorayaki, et
d’une vieille femme mystérieuse, Tokue, qui a les doigts étrangement tordus.
L’histoire s’ouvre donc sur le quotidien monotone de Sentarô qui, comme
beaucoup de gens, se laisse porter par la vie sans chercher à lui apporter plus
de saveur, à l’image des dorayaki qu’il vend, des pâtisseries typiquement
japonaises en forme de pancakes fourrés d’une pâte de haricots rouges. Il vit
sans vivre. C’est alors que Tokue apparaît et le supplie de l’embaucher. Si, au
début, il refuse à cause de l’aspect étrange des doigts de la vieille femme, il
va changer d’avis en goûtant sa pâte de haricots qui dépassera toutes ses
attentes. Cependant, Tokue a un secret, un passé qui peu à peu va se révéler à
lui et qui pourrait bien changer sa vision des choses. Bien que ce secret soit
touchant et qu’il soit, à mes yeux, ce que le récit contient de plus fort, le
livre se concentre davantage sur la confection des dorayaki.
C’est là que la magie de la littérature nippone entre en scène. Le
livre est plutôt fin, l’histoire se lit vite, mais l’essentiel est dit.
L’auteur n’a pas besoin de 400 pages pour faire passer son message subliminal,
plutôt poétique. Il faut savoir lire entre les lignes et avoir une vision
d’ensemble pour comprendre le lien qui peut exister entre Sentarô et les
dorayaki. Si au départ, ces derniers sont fades, Sentarô va petit à petit s’échiner
à les améliorer jusqu’à les rendre aussi savoureux que possible. Ce qui
s’associe en même temps à sa volonté de vivre et à sa détermination. Ce sont les cadeaux que Tokue lui fait : une leçon de vie et de l’espoir.
Au final, j’ai ouvert ce livre en m’attendant à une histoire feel-good,
c’est pourquoi j’ai été surprise par la tournure des choses, mais si on connaît
le style japonais et qu’on se met dans l’ambiance, on appréciera sans aucun
doute la subtilité de l’auteur, ainsi que l’histoire poignante de Tokue.
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