Cuits à point
de Elodie Serrano
Éditions ActuSF
Sortie le 21 février 2020
Format broché / 296 pages / 19,90 €
Présentation de l'éditeur :
Gauthier Guillet et Anna Cargali parcourent la France pour résoudre des mystères qui relèvent plus souvent d'arnaques que de véritables phénomènes surnaturels. Mais leur nouvelle affaire est d'un tout autre calibre : pourquoi la ville de Londres subit-elle une véritable canicule alors qu'on est en plein hiver et que le reste de l'Angleterre ploie sous la neige ? Se pourrait-il que cette fois des forces inexpliquées soient vraiment en jeu ?.
Avis de Lauryn :
Le premier point positif de ce roman Steampunk, c’est sans nul doute son côté accessible. En effet, l’auteure n’a que peu développé l’environnement des personnages, et le lecteur n’a que quelques indices pour deviner l’époque : vêtements, véhicules, langage… Ainsi, les véhicules à vapeur sont peu présents, tout juste cités à deux ou trois reprises, laissant ainsi toute la place à l’intrigue et aux personnages. Aucun risque de se perdre dans un univers trop fouillé qui pourrait rebuter les adeptes de nouvelles découvertes. De ce point de vue, les amoureux du Londres victorien seront peut-être un peu déçus, la description de la ville étant réduite au strict nécessaire.
L’histoire est assez simple : un duo Français enquête à Londres sur un phénomène hors normes, aidé par un autre duo, Anglais celui-là. Opposés dans leurs caractères comme dans leurs croyances, les membres masculins de cette équipe singulière vont passer leur temps à se crêper le chignon, au grand dam de ces dames. Une situation un peu stéréotypée qui, au final, passe assez bien. L’enquête en elle-même est vite terminée, en réalité. L’équipe trouve la solution, mais c’est justement là que débutent leurs vrais problèmes et, par la même occasion, la partie action du roman qui va durer jusqu’à la fin. L’ensemble se lit bien, et c’est le second point positif de ce roman.
Si le côté caricatural du personnage de Gauthier m’a parfois agacée, il trouve sa place dans le roman et ne jure pas trop avec le reste. Il est heureusement tempéré par la présence des autres, qui ont eux aussi tendance à le considérer comme un homme borné à l’extrême, frôlant parfois la bêtise pure et simple. Ce choix est d’autant plus risqué que Gauthier donne souvent l’impression d’occuper trop de place par rapport aux autres, mais c’est apparemment volontaire. J’ai regretté de ne pas en découvrir davantage sur le seul vrai personnage secondaire de l’histoire, la sorcière Liana, pourtant intéressante de prime abord. Dommage !
Le troisième point positif de ce roman, c’est le style : fluide, facile à lire, il est juste relevé par quelques mots “soutenus” indispensables au rendu de l’époque. Il ravira tous ceux qui ne veulent pas se prendre la tête avec un texte trop travaillé. Seul bémol : l’abus de certains comportements. Hors scènes d’action, les personnages ne cessent de hausser les épaules ou de lever les yeux au ciel, parfois plusieurs fois sur la même page et, au bout d’un moment, cela devient lassant. C’est le seul gros reproche que je pourrai faire, et je vous invite à découvrir ce roman.
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