Blitz, Tome 1 : Black-out
de Connie Willis
Éditions Bragelonne
Réédition le 16 septembre 2020
Format poche / 800 pages / 9,90 €
Présentation de l'éditeur :
Oxford, futur proche. L’université est définitivement dépoussiérée : historien est devenu un métier à haut risque. Car désormais, pour étudier le passé, il faut le vivre. Littéralement.
Michael Davies se prépare pour Pearl Harbor, Merope Ward est aux prises avec une volée d’enfants évacués en 1940, Polly Churchill sera vendeuse en plein coeur du Blitz, et le jeune Colin Templer irait n’importe où, n’importe quand, pour Polly…
Ils seront aux premières loges pour les épisodes les plus fascinants de la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine pour des historiens, sauf que les bombes qui tombent sont bien réelles et une mort soudaine les guette à tout moment. Sans parler de ce sentiment grandissant que l’Histoire elle-même est en train de dérailler.
Et si, finalement, il était possible de changer le passé ?
Mon premier commentaire concerne la maquette du livre : nulle part l’éditeur n’a pris soin d’indiquer qu’il s’agit d’un premier tome. Sur la couverture, sur la quatrième de couverture, aucune information là-dessus, juste une mention “dans la même série”, au dos, avec une vignette du second tome. Je le précise car ceux qui ne sont déjà pas attirés par les pavés doivent le savoir, d’autant que le tome 2 fait 950 pages !
Le livre est classé dans la catégorie Science-Fiction, car il traite du voyage dans le temps. Ceux qui espèrent voir cet aspect prendre de l’importance dans le roman peuvent passer leur chemin. Le sujet est à peine effleuré, l’auteure n’a pas développé la thématique et ne donne aucune information sur ce futur qui sert de point de départ. Tout ce que l’on sait, c’est que des historiens reviennent dans le passé pour étudier les événements de visu. Le roman est donc davantage un ouvrage historique, et ceux qui aiment la période de la Seconde Guerre Mondiale devraient être ravis, car l’auteure s’est très bien documentée et les détails fourmillent. Trop, peut-être, et l’intrigue, déjà simple, est reléguée au second plan la plupart du temps.
Nous suivons donc trois historiens venus étudier différents événements en 1940. Tous finissent par se rendre compte qu’ils ne peuvent pas repartir, et chacun se persuade qu’il doit rejoindre l’un de ses collègues pour s’échapper de ce bourbier. Voilà pour l’intrigue. Durant la plus grande partie du roman, nous naviguons donc d’un point de vue à un autre, pour suivre la vie quotidienne de chaque historien, plongé dans l’organisation et la vie particulière de cette période. C’est vraiment très intéressant, très détaillé et le lecteur apprend quantité de choses. Il y a parfois des longueurs, mais souvent dues à l’obstination des personnages à vouloir revenir à leur point de saut toutes les cinq minutes, incapables d’admettre qu’ils sont coincés.
C’est surtout le cas de Polly et Eileen et j’avoue que, parfois, j’avais envie de leur coller des baffes. Elles savent que le point de saut devrait s’ouvrir, mais non, elles insistent, chouinant à qui mieux mieux sur le pourquoi du comment, sur l’absence de l’équipe de récupération ; et toutes ces pensées étalées sur des pages et des pages finissent pas lasser. Mike n’est pas beaucoup mieux. Lui, son problème, c’est qu’il est persuadé d’avoir modifié le passé (sans aucun indice valable, mais tant pis) et ses confrontations avec Polly, persuadée du contraire, deviennent vite fatigantes. Cela ne sert en rien l’intrigue et casse le rythme du roman, qui par ailleurs est bien mené.
Les personnages en eux-mêmes ne m’ont pas convaincue, je n’ai eu d’intérêt pour aucun d’entre eux, et j’ai même confondu les deux femmes durant la moitié du livre, puisqu’elles se ressemblent beaucoup. Les personnages secondaires sont très peu développés, ils sont juste là, je suppose, pour préparer une présence plus importante dans le tome 2. On sait juste que le patron, monsieur Dunworthy, censé être un homme intelligent, a eu un comportement bizarre en modifiant les plannings de saut au dernier moment, mettant en péril les missions de ses élèves, alors qu’il les adore et ne ferait rien qui puisse les mettre en danger. Ce point paraît étrange, peut-être y a-t-il une explication dans la suite.
En bref, si vous aimez les livres historiques sur la Seconde Guerre Mondiale, n’hésitez pas, vous trouverez plein de bonnes choses dans celui-ci. Mais si vous cherchez de la SF pure, passez votre chemin.
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