Voilà un roman qui avait tout pour attirer mon regard. Sans parler de la couverture de De Saxus que j’adore, le résumé m’a tout de suite convaincue. De la magie, des clans ennemis, un groupe de jeunes prodiges qui se retrouvent mêlés à des plans de grande envergure dans un Paris du 18ème siècle… Tout ce que j’aime ! Et j’ai réellement passé un agréable moment, même si ça n’a pas été le coup de cœur que j’avais espéré.

Nous nous retrouvons à suivre une sorte de magie très particulière présentée comme « Le Forgeage ». Celle-ci ne coulerait pas dans les veines de n’importe qui, mais de quelques élus seulement qui auraient reçu ce don de Dieu lui-même. Selon les légendes, les Forgeurs seraient plus proches d’êtres divins que les humains, et pour cause, ils peuvent façonner les objets, les plantes, la réalité… selon leur prédisposition. Tout le monde n’a pas la même faculté ni le même degré de pouvoir : si certains sont habiles pour manipuler la matière, d’autres auront du pouvoir sur les esprits. Inutile de préciser que ces derniers sont les plus dangereux. L’idée me semblait originale et j’ai aimé découvrir chaque personnage principal, ainsi que le don qui lui était attitré. Le groupe de rebelles que l’on suit en comporte cinq : Séverin, le chef, déchu de son rôle de patriarche, a vu son clan disparaître en même temps que son titre. C’est de là que toute l’intrigue débute ; une recherche de vengeance, mais également d’informations. Destitué de tout ce qui constituait sa vie, Séverin ne va reculer devant rien, même pas le vol de ses anciens confrères, pour réussir à rétablir l’honneur de sa maison. Il sera secondé par de précieux amis, dont Enrique ; un érudit sarcastique mais à l’intelligence surdéveloppée, Zofia, une jeune fille un peu perdue, à part, mais plus douée dans son art que n’importe qui, Tristan, le plus jeune, le plus fragile, mais selon moi le plus lucide de tous – c’est aussi celui qui m’a le plus touché dans le roman par son innocence - et enfin, Laila, une jeune femme splendide aux talents multiples qui sait se servir de son physique pour manipuler. Le roman commence donc par un vol très téméraire de ce groupe rusé, qui se soldera malheureusement sur un piège. De là, ils devront faire affaire avec un ennemi pour s’approprier un élément qui sera déterminant dans leur avenir à tous.

Le tout n’est pas sans rappeler Six Of Crows, mais malheureusement en moins bien. Si j’avais commencé par lire Les loups dorés avant les Six, j’aurais probablement été plus réceptive, mais je n’ai pas pu ignorer les similitudes entre les deux – que je pense involontaires, car l’univers est tout de même original – mais à mes yeux, il est très difficile d’égaler Six of Crows, et cela m’a gâché un peu la lecture. D’autant que j’y ai trouvé quelques failles, notamment tout ce qui concerne cette magie très particulière qu’est le Forgeage. On les voit très peu la manipuler. On est plus souvent amenés à suivre des énigmes basées sur l’histoire, la mythologie etc, et on passe un peu à côté de leurs dons. J’ai toutefois beaucoup apprécié les liens entre les cinq personnages principaux, ainsi que le outsider Hypnos qui, pour moi, surpasse tous les autres. L’humour est présent, on plonge dans une ambiance de loyauté, d’amitié, d’honneur et c’est ce qui relève largement le niveau de l’intrigue qui aurait mérité un peu plus d’éclaircissements au sujet de cette fameuse magie et des vrais pouvoirs des clans. J’espère que la suite saura apporter des réponses. C’était cependant un très agréable moment de lecture, et j’espère que le meilleur est à venir avec le tome 2.